Bouchons du mois
La Mère Léa à Lyon : un hommage sincère aux bouchons de Lyon
Concocté par Valentin
Quand l’héritage d’une des plus célèbres mères lyonnaises est réinterprété par un Meilleur Ouvrier de France étoilé, cela La Mère Léa : une adresse qui mêle authenticité et technicité, sans jamais faire fi de la gourmandise. La Compagnie du Rognon est conquise ! (Crédit Photo : Les Toques Blanches Lyonnaises).
« Attention, faible femme, mais grande gueule ! »
La Mère Léa, c’est Léa Bidaut : une bourguignonne au caractère bien trempé, qui fit ses armes auprès d’une grande famille bourgeoise du Creusot, puis dans un restaurant de Dijon. En 1943, elle achète un restaurant place Anthonin Gourju : La Voûte chez Léa. Elle impose sa patte et ses pâtes, puisque ses spécialités sont entre autres le gratin de macaronis, le tablier de sapeur, le « canard au sang » et la choucroute au champagne. Des plats sigatures qui lui valent une étoile au Guide Michelin et une place au sein des Toques Blanches en 1978. (Crédit Photo : ina.fr).
Du canard au sang à la Têtedoie
En 1981, c’est Philippe Rabatel, formé auprès de Pierre Orsi, qui reprend l’établissement et perpétue la tradition jusqu’en 2013. Aujourd’hui, l’établissement est sous la houlette de Christian Têtedoie et de Christian Morel, le parrain de sa fille… Léa, évidemment. La maison se décline en deux établissements : La Mère Léa et La Voûte chez Léa. Sacré Meilleur Ouvrier de France en 1996, et décoré lui aussi d’une étoile au guide Michelin en 2000, Christian Têtedoie insuffle sa technicité et sa créativité à la cuisine de l’établissement. Sans jamais trahir l’authenticité et l’histoire du lieu. (Crédit Photo : Le Progrès).
Une ambiance chic mais sans chiqué
On pourrait ainsi se dire que La Mère Léa n’est pas fait pour s’encanailler et s’en mettre plein le cornet. Avec son héritage d’authentique cuisine bourgeoise et son interprétation experte de MOF, l’établissement tient davantage du bistrot classieux que du bouchon faubourien. Pourtant, la maison ne tombe pas dans la minauderie ou la préciosité. L’accueil est convivial, le service est animé et les échanges avec l’équipe sont spontanés et nourris. Comme nous d’ailleurs : car au-delà de leur raffinement, les assiettes convoquent une indubitable gourmandise. (Crédit Photo : La Mère Léa).
Plutôt Bellecour ou Fourvière ?
La Mère Léa propose deux menus : le menu Bellecour à 42 € et le menu Fourvière à 52 €. Tradition oblige, les indébouchonnables répondent bien présents : qu’il s’agisse de la terrine de foie gras de canard ou des lentilles et leur saucisson chaud pistaché. Le vrai tour de force, c’est de parvenir à réinterpréter les grands classiques sans jamais en trahir l’essence, ni les sens. C’est le cas de la salade lyonnaise, créée par par Christian Têtedoie lui-même ; ou encore du poireau vinaigrette qui, drapé dans sa robe de nori, se marie si bien avec l’anguille fumée.
De quoi en faire tout un plat
La re-visite continue. Suprême de poulet, paleron de boeuf ou encore gigot d’agneau de 7h : autant de classiques qui font ici l’objet d’une évidente technique. Les cuissons sont maîtrisées, le dressage est soigné. Le tout sans jamais faire l’impasse sur la gourmandise : les portions ne sont pas chiches et les sauces sont généreuses. Preuve en est cette époustouflante fricassée de ris de veau forestière, servie entière, luisant de son jus de cuisson et cortégée de ses pommes de terre fondantes.
Allons présenter nos fromages
La cervelle de canut du jour rassérène le gosier. Mais emportée par son euphorie, la Compagnie du Rognon ne s’est pas contentée de ce claqueret frais et goûtu. Nous avons aussi succombé à une autre spécialité fromagère de la maison : un époisses tiède, relevé d’une pointe de marc de Bourgogne. Un délice oxymorique de force et de douceur. Du côté des desserts, le mi-cuit au chocolat, le baba au rhum maison ou encore l’oeuf à la neige aux pralines ne nous ont pas laissé de répit. Peu effarouchés par ces portions XXL, nous nous sommes abandonnés à ces douceurs avec avidité.
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Honneur mérité pour La Mère Léa ! Bel article !
De l’accueil, à la dégustation en passant par le service et le savoir faire, tout est réuni pour apprécier une cuisine généreuse, gourmande et authentique qui vous invite à y revenir avec plaisir.