Bouchons du mois
Le bouchon Les Fines Gueules ne se fout pas de la nôtre
Concocté par Valentin
Lors de notre dernière escapade dans le quartier Saint-Jean, le bouchon Les Lyonnais nous avait laissé une très mauvaise impression. Nous étions donc pétris d’une certaine appréhension à l’idée de renouveler l’expérience dans ce quartier de Lyon hautement touristique. Heureusement, Les Fines Gueules s’est révélé être une bonne surprise.
Vieux Lyon, vieilles craintes
Quand on a la chance d’être installé en plein cœur du quartier Saint-Jean, la tentation est grande de céder aux sirènes du tourisme facile. De tabler davantage sur la quantité de couverts plutôt que sur la qualité des assiettes. Pourtant, quelques irréductibles représentants de la capitale des Gaules résistent encore et toujours à la facilité. Le bouchon Les Fines Gueules est un de ceux-là.
À propos de Joël Salzi
En s’appesantissant sur le parcours de Joël Salzi, on comprend mieux pourquoi l’établissement s’en tient à un certain niveau d’exigence. Après une formation à l’école hôtelière de Chamalières et à l’institut Paul Bocuse, le chef a oeuvré auprès de ce dernier en tant que directeur-adjoint de la maison de Collonges-au-Mont-d’Or. Après avoir ouvert la Cantine du Palais à Lyon en 2009, Joël Salzi se consacre exclusivement au bouchon Les Fines Gueules depuis 2012. (Crédit Photo : Arts & Gastronomie).
“L’eau est potable, mais le vin est meilleur”
Murs en pierres, boiseries et banquettes rouges, le restaurant cultive une atmosphère chaleureuse. Renforcée par le joyeux bric-à-brac de décorations lyonnaises qui égaillent les salles du haut et du bas. Objets anciens, publicités d’époque et menus de Lyon d’un autre temps jonchent pêle-mêle les murs du bouchon Les Fines Gueules. Certaines phrases bien senties inscrites à la craie donnent aussi le ton : « Vous pouvez aller plus loin, mais c’est peut-être pas aussi bien ». (Crédit Photo : Les Fines Gueules).
Le touriste et le bâfreur
Les Fines Gueules proposent un menu unique “Tradition Bouchons Lyonnais” : un concentré assumé des plats lyonnais les plus emblématiques. Une bonne façon de ne pas trop échauder les palais les plus néophytes. Cependant, une sélection de plats à la carte complète le menu. L’occasion pour le chef Joël Salzi de mettre davantage ses tripes dans quelques plats signatures. Et une façon pour les gosiers plus aventureux de s’essayer à des propositions plus authentiques et osées.
Entrons dans le vif du sujet.
Salade lyonnaise, escargots de bourgogne au beurre persillé maison, ou encore fine terrine de foies de volaille et sa vinaigrette à l’ancienne, composent une partie des entrées de la carte du bouchon Les Fines Gueules. Les oeufs fermiers pochés en meurette délivrent un bel hommage à ce plat culte de la cuisine lyonnaise. Pour la Compagnie du Rognon, coup de coeur pour la queue de boeuf, apprêtée en terrine et accompagnée de mesclun.
Les pieds (de cochon) dans le plat
Au rang des incontournables, on retrouve à la carte la quenelle de brochet artisanale, l’andouillette de veau sauce moutarde ou encore la tête et la langue de veau sauce gribiche. D’une part, nous avons opté pour le réconfort d’un plat bouchon traditionnel de Lyon devenu trop rare : les pieds de cochon, “patiemment désossés et panés”. D’autre part, nous avons choisi un plat aussi singulier que truculent : le gratin de macaronis à la queue de boeuf et au fois gras. Si certaines garnitures mériteraient de passer de la taille ramequin au gabarit cocotte, les saveurs s’affirment avec acuité.
Fin de bien-recevoir
Pour choisir le fromage, nous en avons bavé des ronds de chapeau. Face à notre embarras, le serveur nous a composé un plateau de fromages complet, composé d’une cervelle de canuts, de chèvre frais, de Saint-Marcellin et d’abondance. A défaut d’être foncièrement originaux, les desserts de la carte sont de bonne facture. Idéal avant l’addition. Crème brûlée, tarte aux marrons ou encore baba au rhum achèvent donc cette soirée bouchon, accompagnés d’un rhum offert par notre serveur, décidément munificent.
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