En moins de 10 ans, Le Bouchon des Cordeliers s’est taillé une belle part du Lyon dans le paysage des restaurants lyonnais. Il faut dire que l’établissement. L’occasion pour la Compagnie de se faire un avis. (Crédit Photo : bouchondescordeliers.com).
Le Bouchon des Cordeliers et le ventre de Lyon
C’est en 2015 que Le Bouchon des Cordeliers a ouvert ses portes rue Claudia, à quelques numéros seulement du Bouchon Comptoir Brunet. Et comme son voisin, il partage un vis-à-vis qui nous emplit d’une amère mélancolie. La vue d’un parking, venu remplacer en 1971 le fameux « ventre de Lyon » ; autrement dit les Halles de la ville, déplacées depuis cours Lafayette. Mais trève de spleen, puisque l’équipe du bouchon des Cordeliers, par sa cuisine et son ambiance, ravive la tradition gourmande de la Capitale des Gaules.
Gare au Garin
Cédric Garin n’est pas à la tête du Bouchon des Cordeliers par hasard. Il faut dire qu’avec un arrière-grand-père vigneron et un paternel restaurateur, son parcours commence sur de bonnes bases. Après s’être formé auprès du Meilleur Ouvrier de France Daniel Leron, il a baguenaudé d’une sommité de la restauration à une autre : Christian Têtedoie, Le Nord de Bocuse, Troisgros à Roanne, La Pyramide à Vienne. Cédric Garin a ensuite rejoint son père à Lyon, et a officié pendant 10 ans au Victoria Hall, dans le 7e arrondissement ; avant d’ouvrir sa propre affaire avec Le Bouchon des Cordeliers. (Crédit Photo : bouchondescordeliers.com).
Du bon goût, du bagout et du ragoût
Du rouge et du blanc, c’est ce que vous aurez à boire mais aussi à voir. Car si vous ne saviez pas que vous étiez dans un bouchon, les murs vermillon et les nappes blanches sont là pour vous le rappeler. Et quelques murs en pierre classieux détonnent et confère du cachet à l’ensemble. Nous étions comme des coqs en pâte, installés à l’étage par une équipe de boute-en-train qui a tout compris à l’esprit bouchon. Un service sans faille mais pas sans gouaille.
Parés pour l’apéro
Ouvrons les festivités par l’apéritif : les kirs châtaigne étaient suaves ; les communards étaient simplement les meilleurs que l’on ait pu goûter. Puis vinrent les entrées, titubant entre le classique et l’audacieux. Dans la première catégorie, l’oeuf meurette nous appâte et nous épate. Dans la seconde, la tatin de pieds de cochon et escargots persillés ose et s’impose, par ses saveurs franches mêlées à l’unisson.
Des copains et du vin
Bien que peu fournie en ce jour de réouverture, la carte des vins apportait son lot de surprise. Bien entendu, les vins du Beaujolais étaient au rendez-vous. Nous avons eu le plaisir de déguster un fabuleux Régnié (Domaine les Capréoles, Sous la Croix, 2021) et un Morgon de chez Laurent Gauthier. Bref, de biens bonnes bouteilles en bien bonne compagnie pour accompagner les plats de cette soirée.
Que veau le plat ?
Rentrée de janvier oblige, la carte était dépourvue de suggestions du jour. Qu’à cela ne tienne : une très bonne occasion pour la Compagnie de réviser ses classiques. Certains potassent avec brio leur andouillette de veau Bobosse, avec sa sauce moutarde et son paillasson lyonnais ; d’autres bachotent leur quenelle lyonnaise au brochet, avec sa sauce homardine et son riz pilaf. Des épreuves remplies haut-la-main. À l’instar du paleron de veau confit : le moelleux de la viande cajole ; et les légumes, bien que glacés au jus de cuisson, nous réchauffent la bedaine.
Babas du Bouchon des Cordeliers
Comme à l’accoutumée, la Compagnie du Rognon reprend ses esprits autour d’une plantureuse cervelle de canut. Avant de se lancer à l’assaut des desserts. À ma gauche une tarte au citron meringuée à l’italienne ; à ma droite une tartelette au chocolat, caramel au beurre salé et noisettes torréfiées. Et dans mon assiette, un baba au vieux rhum arrrangé à la vanille, objet de la plus savoureuse des réactions chimiques : quand le rhum s’éponge, le plaisir se prolonge.
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